Le jeu vidéo et moi

Le jeu vidéo est pour moi bien plus qu’un simple passe-temps. C’est aussi l’occasion de s’évader, de créer, de partager et de s’engager.

C’est ainsi que commencent certaines de mes lettres de motivations, et ces quelques lignes résument parfaitement ma vision des choses. Evasion, création, partage, engagement, quatre éléments fondamentaux qui me lient intimement à ce média et qui m’ont amené à vouloir en faire mon métier!

L’évasion

Contrairement à beaucoup de mes camarades étudiants, je ne suis pas un gamer né, animé par la passion du jeu depuis sa prime jeunesse. Alors que les charmants bambins qu’ils étaient probablement s’excitaient frénétiquement sur leurs manettes pour faire bouger quelques pixels sur l’écran de leur télévision, de mon côté, je mettais en place une petite ferme Playmobil dans ma cours de gravier, ou bien je testais les mécanismes de mon premier robot en K’Nex sur les pierres du jardin.

A partir de ces quelques personnages de plastiques et de ces rouages colorés, je m’imaginais des histoires plus ou moins improbables et j’amenais mes petites figurines articulées à embrasser le destin – pas toujours glorieux – que j’avais choisi pour elles. Et si je ne parlais sans doute pas, à cette époque, d’instants d’évasions, c’était pourtant bien ce qui se passait! A travers ces jeux, je pouvais laisser mon esprit se défaire un instant des règles de notre monde et incarner des personnages qui me faisaient rêver, comme tous les enfants le font… et comme je le fais encore aujourd’hui lors de mes sessions de jeu!

Ne pouvant plus jouer aux Playmobils ou aux Legos sans passer pour un imbéciles, je me suis en effet rabattu sur le jeu vidéo pour pouvoir continuer à vivre ces instants d’évasion. Et comme le savent bien ceux qui me connaissent, ce que je recherche avant tout dans un jeu vidéo, c’est l’immersion. Pour moi, il est indispensable qu’un jeu vidéo me propose un univers profond, vivant, dans lequel je puisse réellement m’immiscer afin d’en comprendre le fonctionnement. Ce n’est que comme ça que je parviens à devenir réellement maître de mon personnage, à donner un sens à mes actes, et à prendre du plaisir à jouer!

fable

Fable - The Lost Chapters

Inutile de dire que les RPG sont sans doute les premiers jeux vers lesquels je me suis tourné, tant ils semblaient tout désignés pour procurer ce genre d’expériences. Mes premières expériences marquantes dans ce domaine ont été les jeux The Elder Scrolls III : Morrowind et Fable – The lost chapters, sur PC. Grâce à ces deux jeux, j’ai pu me plonger dans deux univers totalement différents, mais extrêmement riches et permettant un champ d’action relativement large. Fort heureusement, je ne m’en suis pas tenu à ça, et je me suis peu à peu ouvert à d’autres genres. Mais cet attirance pour l’immersion ne m’a pas quitté, et un jeu ne pourra sans doute jamais faire partie de mes favoris sans proposer un univers fort. Par exemple, dans l’actualité, Bioshock et Borderlands sont deux jeux qui m’ont vraiment touché par la puissance de leur univers, bien que ce ne soient pas des RPG à proprement parler!

La création

Les Playmobil, c’est bien, mais ce n’est pas tout. Il y a aussi les Legos! En effet, ma seconde grande passion, après (ou avant?) l’évasion, c’est la création. Inutile donc de vous dire que je pouvais passer des jours et des jours entier à créer des environnements ou des véhicules avec ces petites briques colorées, avant d’y placer des personnages pour leur faire vivre une aventure sortie de mon imagination de jeune bambin!

Là encore, ce goût pour la création a évolué au fil des années. Les Legos sont devenus des K’Nex, puis des figurines à peindre, avant que mes histoires ne finissent par prendre vie sur le papier, grâce à l’écriture. Puis la transition s’est faîte naturellement, et mon esprit créatif a commencer à se tourner vers le jeu vidéo.

Mod Oblivion

Une section du donjon pour Oblivion

Tout a commencé, une fois encore, avec Morrowind et Fable (je devrais peut-être créer un monument à la mémoire de ces deux jeux pour tout ce qu’ils m’ont apporté, je crois). Grâce à Fable, même si cela paraitra extrêmement anodin pour certains, j’ai pu personnaliser mon personnage… en lui appliquant des tatouages que j’avais crée moi-même! Aussi futile soit-elle, grâce à cette fonctionnalité de la version PC du jeu, je me suis senti encore plus proche de mon personnage, la proximité avec cet avatar virtuel s’était encore intensifiée. Mais c’est réellement avec Morrowind que j’ai pu véritablement créer pour le jeu vidéo. En effet, le TES Construction Set, l’éditeur de jeu permettant de modeler à sa guise ses propres zones de jeu, était inclus sur le CD et je me suis rapidement tourné vers ce magnifique outil.

Après en avoir assimilé les bases relativement facilement, je me suis aussitôt lancé dans mes premières créations! Je m’en souviens comme si c’était hier, d’ailleurs. Ma première création proposait au joueur de se lancer dans la contrebandes d’objets anciens, en particulier les artefacts Dwemers. Dans cette optique, j’avais crée une petite auberge, qui servait en fait de couverture à un véritable entrepôt illicite caché dans les souterrains attenants à la cave de la bâtisse!

Mais je ne me suis pas arrêté à ces premières expériences et j’ai touché ensuite à plusieurs éditeurs. Ma création la plus aboutie – même si elle n’a jamais été diffusée – reste un début de donjon réalisé pour TES IV – Oblivion (la suite de Morrowind). J’avais d’ailleurs franchi une étape supplémentaire, en incluant une arme que j’avais entièrement créée ainsi que quelques textures nouvelles pour personnaliser davantage mon Å“uvre!

Cependant, pour moi, la création ne passe pas que par l’édition de contenu. Certains jeux, comme les trois que je viens de citer dans les paragraphes précédents, sont en eux-même des moyens de création. Ils permettent tout simplement de créer… des histoires! Et c’est ce que j’ai fait. Aucune de mes parties n’est identique à la précédente, chaque nouveau personnage est unique, il possède son passé, son apparence, son style de combat. Pour moi, les jeux vidéos sont comme une alternative à l’écriture, à la lecture et au cinéma: ils me permettent de créer mes propres histoires et d’en voir aussitôt les effets!

Le partage

Cette notion de partage m’est apparue un peu plus tard, dès que la mairie de mon petit village a enfin compris l’utilité du Net et a décidé de nous y raccorder. Dès lors, c’est tout un nouveau monde qui s’est ouvert à moi, m’offrant de nombreuses perspectives, dont la possibilité de rejoindre une communauté! L’un des tous premiers forums que j’ai rejoint et dans lequel je me suis réellement impliqué s’appelait Phoenix Scrolls. J’y ai retrouvé d’autres joueurs d’Oblivion, avec lesquels j’ai pu discuter de mes expériences de jeu, partager le background de mon personnage, découvrir de nouveaux mods pour ajouter de nouvelles fonctionnalités au jeu. Mais aussi et surtout, j’y ai découvert la signification du terme RP appliqué au jeu vidéo! Dès lors, cet aspect ne m’a plus quitté et j’ai toujours eu cette vision RP sur chaque jeu ou presque qui a pu me passer entre les mains. Et pas seulement des RPG! Mais j’ai déjà détaillé cet aspect dans les paragraphes précédents, inutiles d’y revenir.

World of Warcraft

Quelques années après, c’est avec les MMO, et plus particulièrement World of Warcraft,  que j’ai pu découvrir le vrai sens du mot partage (appliqué au jeu vidéo, j’entends). C’est en effet grâce à ce jeu que j’ai pu vivre mes premières expériences communautaires marquantes, notamment par le biais du Role Play. Bien que cette manière de jouer soit peu répandue chez les joueurs, il existe malgré tout une communauté de rôlistes relativement active qui survit sur les serveurs – soit-disant – dédiés au Jeu de Rôle. C’est avec la communauté du serveur du Culte de la Rive Noire que j’ai fait mes premiers pas dans cet univers fantastique, vu sous l’angle du RP, avec ma chère et tendre Azrelia, dont on pouvait d’ailleurs suivre les aventures sur son journal.

C’est à cette occasion que c’est ouvert pour moi un tout nouvel univers de partage. Que ce soit en jeu, lors des discussions RP et sur les canaux de guilde, ou bien sur le forum, où on pouvait échanger nos backgrounds et développer nos RP, cette notion de partage, ce sentiment d’appartenance à un groupe, étaient omniprésents. Pour la première fois, je ne jouais plus uniquement pour mon plaisir personnel, mais je jouais également pour les autres! Et c’est d’ailleurs cet aspect altruiste du RP qui m’a poussé à m’engager plus sérieusement dans cette aventure, ce qui nous amène tout naturellement au quatrième et dernier point.

L’engagement

Bien que j’avais déjà fait preuve d’un certain engagement lors de la création de mods pour Oblivion, je n’avais pas encore apporté quelque chose de significatif à une communauté. C’est encore avec World of Warcraft que ce nouvel aspect du jeu vidéo m’est apparu. En effet, la toute première chose que j’ai faîte, peu de temps après la création de mon personnage, c’était de créer un site où je pourrais publier toutes les aventures de mon personnage et ainsi les partager avec le reste de la communauté. Avec une centaine d’articles publiés, je pense maintenant pouvoir dire que ce journal m’a demandé un travail relativement conséquent, et témoigne d’un engagement certain.

Azrelia

Azrelia

Mais c’est encore un peu plus tard que cet aspect d’engagement a pris tout son sens. En effet, après avoir quitté ma première guilde pour diverses raisons, je me suis lancé dans la création de mon propre clan. Chantier bien plus important qu’il n’y parait, pour une guilde RP, qui plus est! Il a fallut recruter les premiers membres, bien entendu, mais aussi rédiger un background et des règles précises pour ce nouvel ordre, créer et administrer un site et un forum pour le promouvoir, en faire la publicité en jeu ou sur les forums officiels, bref, un travail de longue haleine!

Cependant, une fois ces tâches préliminaires effectuées, le travail était loin d’être terminé. La gestion d’une telle communauté demandait une attention de tous les instants, et il fallait sans cesse intervenir pour éviter que les choses ne s’enveniment entre des rôlistes souvent bien attachés à leurs convictions. Outre cette gestion interne à la guilde, il était également nécessaire de défendre les positions de la guilde, tant en RP qu’en HRP, contre ses détracteurs qui ne manquaient pas de critiquer ses méthodes.

Petit à petit, mon statut de maître de guilde a pris le pas sur mon état de joueur.  Le jeu est pratiquement devenu un travail à part entière. Je passais des heures entières à essayer d’organiser des évènements pour la communauté, à tenter de résoudre les problèmes internes à la guilde, à défendre mes positions sur différents forums et à essuyer des critiques parfois brutales. Le jeu suscitait des polémiques, des débats, des affrontements, dans une dimension que je n’aurais pas imaginée si je ne l’avais pas vécue de l’intérieur!

C’est grâce à ces expériences que j’ai pu prendre conscience du potentiel des jeux vidéos, des débats qu’ils pouvaient susciter, de l’implication qu’ils pouvaient demander, et de l’importance que certains pouvaient y accorder. C’est grâce à ces expériences que j’ai pu comprendre que les joueurs étaient bien plus que de simples spectateurs du jeu vidéo, mais qu’ils pouvaient vraiment en être les acteurs. Bref, c’est grâce à ces expériences que j’ai découvert la réelle puissance des jeux vidéo et de l’engagement qui certains y mettaient!

Epilogue

Cet article – un peu long, je vous l’accorde – n’a d’autre ambition que de montrer très rapidement ce qui m’a amené aujourd’hui a apprécier le jeu vidéo au point de vouloir travailler dans ce domaine. Bien entendu, je n’ai fait qu’un résumé extrêmement succinct de mes expériences, il faudrait une encyclopédie entière et en plusieurs volumes pour entrer dans les détails! Mais ces quelques lignes peuvent d’ores et déjà vous donner une petite idée de la façon dont je vois l’industrie actuelle et de la manière dont j’imagine les jeux vidéos.

Dans les prochains articles, je tâcherais de m’attarder davantage sur les sujets qui peuvent vous intéresser, plutôt que sur mes petites aventures personnelles. Et les sujets ne manquent pas! En attendant ces articles choc, je vous souhaite un bon surf!

N’hésitez pas à me faire part de toutes vos remarques, aussi. Si vous trouvez que c’est trop long, si le ton que j’emploie vous emmerde, si vous pensez que je ferais mieux d’aller me brûler en ruminant des pâquerettes…. dîtes-le moi!

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