De l’art de faire du jeu vidéo

Dans la catégorie des débats condamnés à persister pour l’éternité sans aboutir au moindre accord, je pense que celui qui concerne la qualité artistique du jeu vidéo est plutôt bien positionné. En effet, depuis que je m’intéresse de plus près à la conception de jeux vidéo – ce qui, finalement, est assez récent – je vois sans cesse cette éternelle question revenir sur le tapis et agiter les foules. Loin de prétendre apporter une quelconque réponse à ce questionnement, je vais malgré tout tenter d’exposer – brièvement – ma vision personnelle.

De l’art ou du cochon?

En réalité, le principal problème de ce débat n’est pas de savoir si oui ou non le jeu vidéo est un art, mais plutôt de définir cette notion avec des critères précis. Et c’est d’ailleurs ce qui condamne le débat, puisque personne n’a la même vision de l’art. Pour ma part, j’envisage deux conceptions de ce mot. La première englobe tout ce qui est créé, travaillé ou modifié par l’homme et qui devient donc artificiel. De ce point de vue, le jeu vidéo est bien entendu un art, au même titre que la fabrication de pneus ou la mise en boite des petits suisses.

Braid

Récupérer quelques facettes d'autres formes d'art bien établies, saupoudrer d'un zeste d'onirisme et de sentiments, est-ce suffisant pour être qualifié d'œuvre d'art? (Image: Braid)

Cependant, c’est la deuxième définition qui pose problème. Cette notion plus abstraite, qui regroupe les sept principaux moyens d’expression culturels, est souvent discutée. Je ne me risquerais pas à en exposer les principales théories aujourd’hui, ce qui serait une perte de temps tant la notion est vague. Quoi qu’il en soit, de mon point de vue, une véritable Å“uvre d’art se doit d’être motivée par un désir réel de l’artiste de transmettre à son public un sentiment ou un message, qui doit amener le spectateur à percevoir un fragment de réalité sous un angle différent ou ressentir la sensibilité de l’artiste à travers les sentiments véhiculés par son Å“uvre.

Pourquoi joue-t-on?

La question à se poser ensuite est extrêmement simple: pourquoi joue-t-on? Là encore, les réponses divergent et chacun a bien entendu sa propre motivation. Cependant, je pense ne pas me tromper en affirmant que la grande majorité des joueurs – dont je fais partie – ne recherche que le plaisir pur et simple. Le jeu vidéo est avant tout un divertissement que l’on pratique avec plus ou moins d’assiduité dans le but de se faire plaisir, d’éprouver ses capacités de déduction ou tout simplement d’entrer en compétition avec d’autres personnes. Mais lorsqu’on sort d’une partie de jeu vidéo, dans combien de cas peut-on dire qu’on a remis en causes certaines de nos conceptions du monde qui nous entoure – aussi infimes soient-elles – ou qu’on a été pris d’une vive émotion, bien au delà de celles liées au simple plaisir dudivertissement?

Le plaisir avant tout!

En bref, je pense que la principale vocation du jeu vidéo est purement et simplement de divertir et qu’il serait souhaitable qu’il en reste ainsi, même si les initiatives plus expérimentales restent bien sûr à encourager. Effectivement, je ne nie pas que certains jeux sont le fruit d’une démarche plus expérimentale qui mérite la qualification d’artistique, mais ils ne sont pour moi qu’une très petite minorité bien loin de représenter le gros de l’industrie et restent généralement – et malheureusement – bien obscurs.

Quoi qu’il en soit, personnellement, c’est cet aspect de pur divertissement qui m’a toujours plu et attiré dans le monde du jeu et c’est ce que je souhaite continuer à faire dans les années à venir. Se faire plaisir et donner du plaisir, sans gaspiller son temps à revendiquer une potentielle reconnaissance en tant qu’artiste pour flatter son ego, telle est pour moi la simple vocation du jeu vidéo!

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