On est tous « ego »

Voici un premier article consacré aux réseaux sociaux en général et à Facebook en particulier. Ce billet n’est qu’une brève introduction de mon ressenti vis-à-vis de ce genre de sites, je détaillerai probablement tout ça dans de futurs articles. Notez également qu’il y a plusieurs manières d’appréhender Facebook, et que cet article n’englobe pas toutes ces visions.

Cela fait quelques années que les initiés aux médias numériques fantasment sur le Web 2.0, cette superbe technologie qui n’en est pas une, mais qui permet à n’importe qui de créer son propre contenu et de le partager (hélas) avec le monde entier. Les sites communautaires, plate-formes de blogs et autres réseaux sociaux ont donc fleuri et gagné en puissance ces derniers temps, regroupant sans cesse d’avantage d’adeptes – et d’argent – autour d’une valeur fondamentale de l’homme moderne: l’individualisme! (ou l’égocentrisme?)

Moi, je…

Auparavant, le web était un média fait par quelques initiés pour une masse d’internautes. Ensuite ont débarquées les premières fonctions communautaires et le web a peu à peu été fait par les internautes pour les internautes. Puis Facebook est apparu et a tout chamboulé. Dès lors, le web a été fait par les internautes, pour eux-mêmes, via les autres internautes! Vous suivez? Non? Ne vous en faîtes pas, ça va venir.

Do you have Facebook?

Le partage a toujours été un élément essentiel du web communautaire, c’est un fait indéniable. Parfois, cet aspect est couplé à un brin de prétention, comme c’est souvent le cas pour les blogs (et celui-ci ne fait pas exception). Mais malgré ça, le partage d’idées, d’expériences ou autres créations personnelles prédomine généralement sur l’aspect égocentrique de la publication et c’est quelque chose qui me semble alors utile et louable.

Cependant, avec Facebook, on n’est maintenant bien loin de ce désir altruiste de partage et d’extraversion. Tout est centré sur notre petite personne… ou plutôt sur le personnage virtuel que l’on prend plaisir à entretenir et à faire agir sous notre nom! Chaque publication sur Facebook n’a pas tant vocation à informer qu’à susciter des commentaires qui viendront augmenter les statistiques de l’utilisateur. Ah,  les statistiques, les chiffres et les classements, le nerf de la guerre du web communautaire!

L’homme qui valait six millions (d’amis)

Car oui, s’il y a bien une chose qui entraîne l’homme dans tous les excès et le pousse à l’hypocrisie, c’est bien l’appât du gain. Il faut faire du chiffre. Et sur Facebook, les seuls chiffres qu’on ait, ce sont les nombres d’amis ou de fans. Dès lors, le mot ami prend une signification toute particulière et se voit changé en unité de mesure. La popularité, et donc l’intérêt d’une personne se compte donc en amis ou en fans, et chacun fait tout son possible pour augmenter ces statistiques et battre son voisin, par tous les moyens (et de préférence les plus idiots).

D’ailleurs, je ne vous apprendrais pas que les groupes du genre Deviens fan pour voir la photo de [insérer ici le nom d'une star] à 10 ans! et autres Incroyable! Cette illusion d’optique existe depuis 1890 et tout le monde la connait mais vous ne pourrez la voir que si vous devenez fan! ne cessent de se multiplier et d’attirer toujours plus de fan. Moi, en voyant ça, je ne peux m’empêcher de m’imaginer les créateurs de ces groupes en train d’exulter devant leur PC lorsqu’ils réussissent à avoir plus de fans que les groupes de leurs amis. En fait, Facebook, c’est un peu un jeu de berger. C’est à celui qui arrivera à former le plus gros troupeau de moutons!

Instinct grégaire

toi_aussi

Si toi aussi tu découvres que d'autres gens font comme toi.

Ce qu’il y a de marrant sur Facebook, c’est que chacun essaie d’y publier les évènements les plus marquants de son existence en espérant se démarquer ainsi de la masse et faire ressortir son côté rebelle. Mais à côté de ça, la même personne s’inscrit à une centaine de groupes du genre si toi aussi tu… ce qui ne fait que le rabaisser au rang d’un individu parmi des milliers d’autres et lui ôter toute unicité. Drôle de paradoxe, en vérité.

D’autre part, il est amusant de constater à quel point n’importe quelle ineptie peut soudainement devenir un aspect majeur de notre existence. Grâce à la magie de Facebook, on découvre en effet qu’on n’est pas les seuls à détester les gens méchants et à aimer manger du Nutella avec les doigts. Et plus c’est con, plus ça marche. J’en veux pour preuve le groupe Si toi aussi tu n’arrives pas à t’endormir parce que tu penses trop! qui parvient à cumuler plus de 770 000 fans grâce à son intitulé profondément engagé et philosophique. Il est aussi amusant de constater à quel point les murs de ces groupes sont pollués de pubs pour d’autres groupes tout aussi idiots. La boucle est bouclée!

Bref, on pourrait passer des décénies à relever les faits amusant de Facebook, mais ce n’est pas le but de cet article. Comme expliqué en introduction, je n’ai fait que dresser un bref tableau de ce que je pense de Facebook, il est possible que je détaille certains points précis dans d’autres articles. En attendant, n’hésitez pas à commenter et laisser votre opinion!

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